Le bras de fer entre PS et Verts

Source : Reuteurs

A six mois des élections régionales, un bras de fer s'est engagé entre le Parti socialiste et Europe Ecologie, qui veut en finir avec son statut de force d'appoint à gauche.


Au sein du mouvement politico-associatif, beaucoup rêvent de rééditer la performance des européennes, où il avait quasiment fait jeu égal avec le PS - une ambition tempérée par les politologues.

Fin septembre, la qualification d'une candidate écologiste pour le deuxième tour de la législative partielle des Yvelines a remis du vent dans les voiles de ceux qui défendent l'autonomie face au PS en mars prochain.

A Rambouillet, Anny Poursinoff a finalement échoué face à l'UMP, de cinq voix seulement, mais l'heure est au vert et Europe Ecologie doit pousser son avantage avant les régionales, estime le député européen Yannick Jadot.

"Le sujet de la rentrée, c'était la taxe carbone. Le sujet de cet hiver, c'est le sommet de Copenhague, sur le réchauffement climatique. Ce sont nos sujets", explique l'ancien directeur de campagne à Greenpeace.

Selon deux sondages parus en fin de semaine sur les intentions de vote pour les régionales, le PS reprend un tout petit peu d'avance sur Europe Ecologie.

En juin, les socialistes avaient recueilli 16,48% des voix, talonnés par les écologistes à 16,28%.

Selon une étude OpinionWay pour Le Figaro, 16% des sondés voteraient pour les Verts si le scrutin régional avait lieu aujourd'hui contre 19% qui donneraient leur bulletin au PS.

Dans l'étude du CSA pour Le Parisien, les socialistes repassent la barre des 20%, à 21%, contre 17% pour les listes écologistes.

En 2004, lors des dernières régionales, le Front national s'était maintenu dans 17 des 22 régions métropolitaines, contribuant indirectement à la "vague rose". Depuis cinq ans, les Verts participent, parfois co-gèrent, les vingt régions détenues par les socialistes.

"LES VERTS NE ME FONT PAS PEUR"

En mars prochain, "le danger principal pour les socialistes, c'est le score des listes Europe Ecologie au premier tour et leur éventuelle première place", prévient Jean-Daniel Lévy, de l'institut CSA, même s'il ne croit pas à des triangulaires provoquées par les Verts.

Les Verts font-ils le jeu de la droite en divisant la gauche ? La théorie déclenche la colère de l'un des dirigeants d'Europe Ecologie. "On en a marre de se faire traiter de supplétifs de (Nicolas) Sarkozy. Les socialistes sont des partenaires. On n'est pas en guerre", s'emporte-t-il sous couvert de l'anonymat.

Pour ces dernières élections intermédiaires avant la présidentielle de 2012, les socialistes préfèrent se concentrer sur le score global de la gauche.

"Les Verts ne me font pas peur du tout", a assuré Martine Aubry, Premier secrétaire du PS.

"Ce sont nos partenaires et nous avons intérêt à ce que nos partenaires soient, comme nous, le plus haut possible", a-t-elle ajouté mercredi sur France inter.

Depuis les européennes, les résultats des élections partielles montrent une tendance favorable à la gauche mais les candidats écologistes sont bien en-deçà de leur score de juin, confirme Jérôme Fourquet de l'institut Ifop.

Dans les Yvelines, une candidate verte a bien failli détrôner l'UMP et remporter son quatrième siège de député mais à quelques kilomètres de là, au premier tour de la municipale partielle de Corbeil-Essonnes, les Verts n'ont recueilli que 7% des voix contre 16% en juin, rappelle ce dernier.

"Pour les régionales, il faut qu'ils modèrent un peu leurs prétentions", souligne l'analyste.

Chargé du projet PS pour les régionales, Jean-Louis Bianco parle également de "l'illusion des Yvelines", qui, selon lui, va jouer des tours à Europe Ecologie en mars.

"C'est une élection à enjeu national où les électeurs vont sanctionner le gouvernement en place plus que se défouler contre le PS", pense le député pour qui le casting est également primordial.

Face aux Verts qui cherchent encore leurs têtes de liste, l'ancien secrétaire général de l'Elysée juge que "le 'plus' de nos présidents de région est considérable".

Edité par Gérard Bon

Les verts n'ont pas intérêts à s'isoler comme il le font, m'enfin, ils vont vite revenir à la dure réalité ...